La Chaire Lawrence Dewan sur la philosophie et Saint-Thomas d’Aquin et le Collège universitaire dominicain sont fiers d’accueillir les jeunes du secondaire. Qu’ils soient élèves des systèmes scolaires québécois ou ontarien, ou encore scolarisés à domicile, la petite taille des classes du CUD, et la disponibilité de ses professeurs favorisent leur épanouissement.
Le programme Longueur d’avance permet aux jeunes qui s’intéressent à la philosophie ou à la théologie de suivre des cours de niveau universitaire, un à la fois, pendant, ou immédiatement après les études secondaires, habituellement dès 15 ans, mais des exceptions sont possibles pour les plus jeunes. Le CUD facilite la transition au milieu universitaire en offrant un programme progressif, pensé pour chaque jeune qui, selon son âge et sa scolarisation, peut commencer en suivant des cours du Programme Longueur d’avance, pour éventuellement s’inscrire à l’un des programmes de certificat, ou directement à un programme menant à un grade.
Contactez Sarah Beaudin (sarah.beaudin@udominicaine.ca) pour fixer un rendez-vous, discuter des options, et rencontrer un conseiller de la faculté choisie pour organiser une entrevue.
À l’époque de Socrate, avant la création de l’Académie de Platon ou du Lycée d’Aristote, beaucoup de discussions philosophiques ont eu lieu dans les gymnases! Je m’imagine mal, aujourd’hui, aller dans un gym pour questionner les hommes ou les femmes occupés à suer sur divers appareils! Les gymnases grecs que Socrate a connus n’étaient pas comme cela. C’étaient des lieux de rencontre pour les adolescents et les adultes. Des exercices physiques, mais aussi des discussions et des échanges de tous genres, y avaient lieu. La meilleure description se trouve dans le dialogue intitulé Lysis.
Pourquoi débuter ainsi? Parce que la philosophie a débuté, certes, entre adultes ayant de l’expérience qui en venaient — parfois à leur corps défendant — à remettre en question leurs assurances quant à leurs connaissances et à leurs pratiques. Mais elle a aussi eu lieu entre Socrate et des adolescents qui n’auraient pas tous été d’âge « universitaire », selon le sens que nous donnons désormais à ce mot.
Le programme « Longueur d’avance » entend honorer cette tradition d’éveil à la réflexion critique et à la philosophie. Le Collège universitaire dominicain a donc commencé à offrir la possibilité de suivre des cours de philosophie à des jeunes âgés de 13-14 ans à 17-18 ans, tant francophones qu’anglophones. Nous l’avons fait non pas à partir d’un plan concerté ou d’une stratégie marketing, mais en écoutant les demandes répétées de jeunes et de parents. Plusieurs de ces demandes et participations depuis proviennent des « écoles maison ». Cependant, de plus en plus, des jeunes du système d’éducation régulier ajoutent un cours de « Longueur d’avance » à leur horaire.
Au fil des ans, des cours d’introduction à la philosophie spéciaux ont été bâtis. Ils ont été offerts tant à de petits groupes de jeunes (5 au maximum) qu’à une personne à la fois. Il fallait, et il le faut, encore s’adapter aux besoins pédagogiques propres des jeunes et à leurs horaires déjà très chargés par les exigences du secondaire et des activités parascolaires (musique, sports, etc.).
Leur faire découvrir la philosophie, les arguments des philosophes, les questions complexes qu’ils travaillent est un plaisir. Être attentif à la manière dont ces jeunes posent des questions et réfléchissent ne déplaît pas au professeur de philosophie que je suis. D’un groupe à l’autre, les parcours varient, la vitesse d’apprentissage aussi. Comme il s’agit de cours aboutissant à des crédits universitaires, le travail que je leur demande de faire les pousse au-delà des exigences auxquelles ils sont habitués. C’est un défi important à relever, mais ils y parviennent. Plusieurs, après le cours d’introduction à la philosophie, en redemandent. Cela donne lieu à d’autres cours spécifiques, mais aussi à leur intégration dans les cours réguliers du Collège universitaire dominicain. Certains finissent par compléter un certificat. Pour le moment, une jeune qui avait débuté en philosophie dans ce programme a obtenu un doctorat en philosophie; un autre y est inscrit.
Le programme atteint son but s’il donne le goût de la philosophie. Il l’atteint tout aussi bien s’il permet de stimuler l’attention aux arguments et à leur qualité, l’esprit critique et l’ouverture à des perspectives inhabituelles, mais fructueuses pour comprendre la société, tant dans ses réussites que dans les problèmes qui la mettent en tension.
Frère Maxime Allard